(Agence Ecofin) - Le nombre de doctorants en Côte d'Ivoire n'est pas proportionnel aux capacités d'accueil et d'encadrement des universités. Cela pourrait dégrader la qualité des formations et diplômes. Entre tests de sélection et création d'une école doctorale, le pays espère répondre à ce défi.

Désormais en Côte d'Ivoire, pour passer du cycle de licence au master et du master au doctorat, les étudiants seront soumis à un test. C'est ce qu'a fait savoir Adama Diawara (photo), ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à la télévision nationale le dimanche 31 juillet.

Le membre du gouvernement a indiqué que cette mesure évoquée dans les textes de réforme de l'enseignement supérieur vise à rationaliser le nombre de doctorants dans les universités. « A l'Université Alassane Ouattara par exemple, dans l'unité de formation et de recherche (UFR) Communication, Milieu et Société, il y a 2140 doctorants. Ce n'est pas possible, c'est ingérable. En faisant le calcul ça donne plus de 12 doctorants par enseignant, ce qui n'a pas de sens » a-t-il affirmé.

Cette situation remet en cause la qualité des diplômes, en raison des capacités d'accueil et d'encadrement limitées des universités. A ce niveau, le test permettra de ne retenir qu'un nombre raisonnable d'étudiants. Le gouvernement entend aussi mettre en oeuvre un projet d'école doctorale harmonisée dans tout le pays. En plus de résoudre le problème de la quantité, l'école se penchera sur la qualité des formations doctorales qui doivent être alignées aux besoins prioritaires du pays.

« Actuellement, on a un déficit criant d'enseignants en mathématiques. Ensuite viennent la physique et l'informatique. Là où on a un trop-plein de docteurs par rapport au nombre de places disponibles, c'est les disciplines des sciences naturelles et sociales ».

Notons que cette volonté de rationalisation intervient dans un contexte marqué par les revendications des docteurs au chômage. Depuis le mois de mai 2021, ceux-ci ont entamé une série d'actions pour réclamer leur recrutement dans les universités et centres de recherche.

En réponse, le gouvernement a entrepris des recrutements massifs. Pour l'année 2022, un processus de recrutement de 660 docteurs est en cours. Toutes les mesures entreprises vont permettre de restructurer les défaillances des universités qui, selon M. Diawara, sont nées de la mauvaise compréhension et application du système LMD dans les universités ivoiriennes.