Le maire de Béoumi parle : ''Depuis les élections, la tension règne, on ne peut pas se le cacher''

  • publiè le : 2019-05-16 23:16:32
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Le maire de Béoumi parle : ''Depuis les élections, la tension règne, on ne peut pas se le cacher''
Conflit communautaire à Béoumi, le maire de la ville Jean-Marc Kouassi s'est exprimé sur ce qui se passe dans sa commune. Ci-dessous l'interview réalisée par le quotidien Le Nouveau Réveil, au premier jour des affrontements, le mercredi 15 mai 2019.

Bonsoir monsieur le maire, votre commune Béoumi est secouée par une crise entre des communautés. Qu'est ce qui se passe à Béoumi ?

Avant de dire quoi que ce soit, j'aimerais d'abord dire "yako" à toute la population de Béoumi, pour ce qui nous arrive. L'événement d'aujourd'hui est tellement grave que je dis "yako" à tout le monde. Et j'appelle tout le monde au calme, tous les jeunes K^dè et tous les jeunes Malinké. Je leur demande de dépasser ce clivage pour que nous puissions arriver au calme. C'est aux environs de 10h que j'ai été appelé, à propos d'un accrochage entre deux transporteurs, un chauffeur de Massa et un chauffeur de taxi moto qu'on a transporté à l'hôpital qui n'a rien eu. Mais la rumeur a parcouru la ville que le jeune est décédé. Et les choses se sont embrasées. Mais là, nous n'avons rien compris, le premier endroit à brûler, c'est le maquis "Le Baoulé" qui n'avait rien à voir avec ce qui se passait. Les jeunes ont commencé à répliquer. Nous avons plein de blessés. Nous ne savons pas ce qui a bien pu provoquer cela, des brûlés graves. Si c'est un convoi de gaz qui a explosé, si c'est du carburant, nous n'en savons rien. Des renforts sont venus de Bouaké rapidement et jusqu'à ce soir (hier soir, Ndlr), les renforts continuent d'arriver. Il y a de l'accalmie.

Est-ce qu'il y avait des prémices, des signes avant-coureurs ?

Depuis les élections, la tension règne, on ne peut pas se le cacher. Lors des élections, il y a eu des affrontements. Nous avons essayé par plusieurs moyens de les calmer. Dans nos discours, nous avons appelé les uns et les autres au calme, à s'unir et à ne penser qu'au développement de la commune. Mais je pense que les blessures du passé ne sont pas encore bien cicatrisées. Il a fallu qu'aujourd'hui, il y ait une étincelle pour que la situation s'embrase. Le ministre Sidi, les élus et cadres, les chefs religieux, nous avons appelé au calme

A l'heure actuelle, quelle est la situation sur le terrain ?

A l'heure actuelle, au moment où je vous parle, les forces de l'ordre ont investi la ville. Les jeunes Baoulé et les jeunes Kodès sont retranchés d'un côté et les jeunes Malinké sont dans leur quartier et les forces de l'ordre sont au milieu. Nous pensons ainsi calmer la situation. A niveau des blessés, à l'heure actuelle, nous avons plus d'une vingtaine de blessés. Au niveau des morts, je ne peux rien confirmer parce que c'est par les "On dit" qu'on parle de morts. Je n'ai pas la confirmation venant de mon maire même s'il y a eu des blessés très graves. Les dégâts sont énormes. La majorité des boutiques sont parties en fumée, la majorité des étales au marché ont été saccagés, les maquis ont été cassés. La ferme du maire résident, la plus grande ferme avec plus de 5000 têtes de poulets pondeuses, a été pillée. La Coopec qui est collée au maquis "Le Baoulé", a pris feu. Moi, ce que je voudrais dire, c'est de demander aux cadres de ne pas attiser le feu. Comme message, j'aimerais appeler les populations au calme. Je pense que tout le monde doit descendre sur la ville pour qu'ensemble on puisse calmer les jeunes. Il ne s'agit pas de chercher à savoir qui a jeté la pierre le premier ; il s'agit de préserver la paix. Je voudrais dire aux cadres d'éviter d'attiser le feu.


source : afriksoir.net    |    auteur : Jean Priska Kokro

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