Déguerpissement à Cocody-Angré : Des commerçants s'évanouissent, argent, téléphones-portables et autres marchandises volés

  • publiè le : 2019-04-26 18:10:28
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Déguerpissement à Cocody-Angré : Des commerçants s'évanouissent, argent, téléphones-portables et autres marchandises volés

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Le passage des bulldozers a plongé des commerçants dans la tristesse.

Le passage des bulldozers, le mercredi 24 avril 2019, matin, à l'entrée principale du marché Cocovico de Cocody-Angré a fait beaucoup de dégâts matériels. Des commerçants se sont évanouis. Non seulement des magasins et des commerces ont été détruits, mais aussi, de l'argent, des téléphones-portables et autres marchandises ont été volés.

L'après-midi, à notre arrivée sur les lieux, la partie indiquée ressemblait au passage d'un ouragan : constructions à une dizaine de mètres des poteaux électriques détruites, tôles froissées, planches traînant ici ou là...

Des agents de je ne sais quelles structures sont arrivés avec des forces de l'ordre et les bulldozers ont commencé à tout détruire. Plusieurs commerçants, surpris se sont évanouis. Surtout quand les forces de l'ordre lançaient le gaz lacrymogène pour disperser les gens qui tentaient de ramasser leurs marchandises. Moi, je suis ici, depuis une dizaine d'années avec mes trois enfants qui ont eu le Bac et qui sont sans emploi. Nous nous débrouillons ici pour subvenir aux besoins de la famille. Nous vendons les produits cosmétiques. Nous n'avons pas pu sauver nos marchandises'', nous confie Aïcha connue sous le nom de Aïcha cosmétique. Selon elle, ni le propriétaire du magasin, ni la mairie, encore moins les gérants du marché ne l'ont informée, la veille, d'un quelconque déguerpissement. ''Hier (ndlr, mardi), j'ai payé deux mois de droits et j'ai fait des achats'', regrette-t-elle.A côté, Raïssa, coiffeuse esthéticienne qui occupe un magasin, depuis 2011, nous apprend que sa fille, qui n'a pas pu supporter la scène est tombée dans les pommes. '' Il a fallu qu'on l'arrose avec de l'eau pour qu'elle revienne à elle. Elle a failli perdre la vie. Moi, j'avais dans ma bananière, deux jours de recette, environ 160 000 francs qui ont été volés. Je vends des perruques, des mèches et des produits de beauté. La plupart a été volée'', se plaint-elle. Et son voisin Ngoran Charles de renchérir :''Depuis maintenant 10 ans, j'aide mon frère aîné à vendre des téléphones-portables. Qu'allons-nous devenir ? Allons-nous voler pour vivre ? Les téléphones-portables ont été volés. On a voulu venir ramasser nos marchandises mais les forces de l'ordre nous ont empêchés de le faire''.
Des vendeuses de pagnes n'ont pas non plus réussi à ramasser leurs marchandises quand les forces de l'ordre sont arrivées. '' Nous allons porter plainte contre ceux qui nous ont installées ici et qui certainement étaient informés et qui ne nous ont rien dit. Nous, on paie toutes les taxes'', nous confient-elles, regroupées et se lamentant sur leurs sorts, ne sachant pas si c'est la mairie ou le ministère de l'Environnement qui a entrepris l'opération.
Au siège de Cocovico, à l'intérieur du marché, où nous nous rendons pour savoir si l'administration a été informée à l'avance de ce qui allait se passer, il nous est revenu que les personnes ressources participent à une réunion loin des lieux.
Les vendeurs installés aux abords des rues traversant le marché, sur le qui-vive, prenaient des dispositions pour parer à toute éventualité, lorsque nous quittions le marché, qui, en dehors du déguerpissement avec le ramassage de bois, fer, tôles...à l'entrée principale baignait dans son calme habituel animé de marchandages entre clients et vendeurs.

source : Linfodrome    |    auteur : Dominique FADEGNON

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