Bouaké chef-lieu de la région de Gbêkè au centre de la Côte d'Ivoire a connu une scène de violence inhabituelle depuis le déclenchement de cette grève.

Des enseignants grévistes ont été pris à partie au quartier ahougnanssou . Des individus encagoulés à bord d'un véhicule 4x4 non immatriculé se sont attaqués aux grévistes faisant cinq(5) blessés dont un dans un état critique avec quatorze motos incendiées. « Nous étions entrain de nous regrouper pour faire un debrief relatif à la situation, lorsque des individus dans un véhicule tout terrain ont foncé sur nous pour nous disperser. Ils nous ont tabassé avec des bâtons et des fils de fer avant de bruler nos motos» a indiqué J. Soumahoro, un gréviste grièvement blessé.

Le mot de grève est largement suivi dans les établissements primaires et secondaires publics à Bouaké. Les établissements privés ne sont pas en marge de cette grève. Ses pensionnaires ont encore été délogés ce matin au grand désarroi des parents d'élèves « Nous avons pensé qu'en inscrivant nos enfants dans les écoles privées, ils pourront éviter ce spectre de violence qu'on constate dans les écoles publiques et avoir l'enseignement qu'il faut mais aujourd'hui nous sommes déçu du système éducatif ivoirien» deplore Jacques Diagoné, parent d'élève.

Un calme précaire reigne dans la ville de Bouaké après une marche de protestation organisée par les grévistes qui accusent l'honorable Bema Fofana, député de Bouaké d'avoir donné l'ordre au Rassemblement des Enseignants Républicain (RER) d'user de tous les moyens possibles pour obliger leur camarades grévistes à la reprise des cours ce lundi.

« A partir de ce moment la grève sera politisée. Si le député Bema Fofana demande aux badauds et enseignants militants et sympathisants du parti au pouvoir d'installer la chienlit à Bouaké, nous ne nous laisserons pas faire. Nous irons jusqu'au bout.Nous demandons à l'Etat de Côte d'Ivoire de prendre ses responsabilités maintenant» ont-ils lancé.

Auteur/ François M'BRA II