Bouaké / Une manifestation des ex-combattants démobilisés se termine dans le sang

  • publiè le : 2017-05-24 03:43:42
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Bouaké / Une manifestation des ex-combattants démobilisés se termine dans le sang

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

L'ambiance était tendue dans la matinée du lundi 22 mai à la morgue de Bouaké.
La levée de corps du caporal Diawara Issouf, ex soldat démobilisé, tué lors de la récente mutinerie à Bouake, s'est transformée en un champs politique ou le message de l'envoyé du chef de l'Etat ivoirien a activé le feu au sein des soldats démobilisés de la «cellule 39».
Visiblement, les démobilisés de Bouaké ont voulu se servir du ministre de la femme, de la protection de l'enfant et de la solidarité, Mariatou KONE comme appât pour régler leur problème avec le gouvernement ivoirien.
Avant le message du ministre, Mariatou KONE, l'environnement n'était que tristesse et compassion. Il a fallu la prise de parole du messager du Chef de l'Etat, Alassane Ouattara pour s'apercevoir que derrière cette tristesse se cachait un monstre. Mariatou KONE a d'abord traduit la compassion du gouvernement avant d'exhorter les soldats démobilisés à mettre tout en oeuvre pour préserver la cohésion sociale. Une colère noire s'est faite ressentir dans les rangs des démobilisés lorsque la ministre a annoncé que le gouvernement a mis en place des projets qui seront financés pour les ex-combattants. Alors que ceux-ci s'attendaient à une suite favorable à leur revendication faite au chef d'Etat Major Général de l'armée, Sékou Touré lors de sa dernière visite à Bouaké ; revendication dans laquelle les soldats démobilisés réclamaient la somme de 17 millions comme leurs camarades recrutés dans l'armée régulière, la ministre Mariatou KONE venait en ce moment de leur annoncer une nouvelle qui n'est pas de leur goût.
Une vive démonstration de colère s'en est suivie. Les démobilisés ne se sont pas arrêtés là, ils ont par la suite fermé le portail créant des échauffourés et une vive altercation entre les forces de l'ordre sur place et les démobilisés. « On veut nos 17 millions ou rien. Tant que nous n'avons pas notre argent on ne laisse pas tomber. On a tous combattu » lâchent certains dans la foule. Après plus d'une demi-heure de vacarme, la ministre a été exfiltrée. Les soldats mécontents ont par la suite accompagné leur frère d'arme à sa dernière demeure sous une forte vigilance policière.
Après l'inhumation de Diawara Issouf, les démobilisés ont occupé le corridor sud de la ville, devant eux des policiers et gendarmes impuissants face à la situation. Des négociations entre eux accouchent d'une souris.
La principale entrée de la ville de Bouaké est restée occupée par les soldats démobilisés jusque dans la matinée de ce mardi 23 Mai 2017.
Les donnés ont changé en défaveur des démobilisés ce matin peu après huit heures (8h) après une confrontation entre les forces de l'ordre et ceux-ci.
La répression des forces de sécurité a été fatale pour les démobilisés; manifestants aux mains nues. Bilan: trois (3) morts et plusieurs blessés et des démobilisés seraient arrêtés.
Le porte parole adjoint des démobilisés de la« cellule 39» joint au téléphone a confirmé le décès par balles réelles de trois (3) personnes et trois (3) blessés dans leur rang. « Ce matin, des policiers sont venus tirer à bout portant sur nous alors que nous sommes mains nues. On dénombre trois (3) morts et trois (3) blessés graves. Nous les transportons actuellement au CHU» a t-il indiqué.
Amadou Ouattara d'ajouter « c'est injuste, nous avons tous fait le même combat et les autres reçoivent les primes promises par le président Alassane Ouattara et nous autres, on nous parle de projet. Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous voulons aussi nos 17 millions ».
Bien que quelques établissements scolaires aux alentours du corridor sud soient fermés dans la matinée après la confrontation, les activités commerciales, quand à elles n'ont aucunement été touchées. Banques, supermarchés, petits commerces sont restés ouverts. Le transport a repris après la réouverture du corridor sud.
A 14 heures 30 minutes, ce mardi, selon une source médicale, l'on dénombre cinq (5) morts du côté des démobilisés et seize (16) blessés dont quatre (4) cas graves.
Les blessés sont autant dans les rangs des gendarmes (3), policiers (2).
Le gouvernement par un communiqué du ministre de l'intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko a indiqué que des manifestants armés ont dégoupillé une grenade offensive qui a occasionné des blessés et des morts. Il a par ailleurs appelé les démobilisés à poser leurs préoccupations aux autorités sans faire usage de la violence.
Pour rappel, notons que 6877 ex-combattants démobilisés exigent leur intégration dans les corps militaires et para-militaires ainsi que dans les administrations publiques.
Ils revendiquent également une prime de dix - sept (17) millions à l'instar des 8400 ex-membres de leur mouvement intégrés dans l'armée ivoirienne.
auteur : François M'BRA II

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