Candidature d'Alassane OUATTARA : Ce que risquent les Ivoiriens...

  • publiè le : 2019-12-09 10:56:12
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Candidature d'Alassane OUATTARA : Ce que risquent les Ivoiriens...

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Il n'y a plus de doute. Alassane OUATTARA sera bel et bien candidat pour la prochaine élection présidentielle d'Octobre 2020 en Côte d'Ivoire.

Pour ceux qui se risquaient encore à des manoeuvres spéculatives, les récentes déclarations du Chef de l'état Ivoirien, surtout celle de ce Samedi 07 Décembre dans laquelle il rassurait ses partisans sur sa volonté de briguer un troisième mandat "si vous me le demandez'', achèvent de convaincre sur les ambitions présidentialistes du Président d'honneur du parti unifié. Un starting-block à la composition peu rassurante. Henri Konan BEDIE, SORO Guillaume et maintenant Alassane OUATTARA, pour ne citer que ceux-là, même si, entre ce mois de Décembre 2019 jusqu'à celui d'Octobre 2020, beaucoup de surprises peuvent encore bouleverser les calculs des prétendants à la magistrature suprême. A moins d'un séisme politique, ces trois leaders, dont la popularité continue de défier les courbes temporelles, seront les principaux challengers lors de ce scrutin, présenté comme celui de tous les dangers. Après les épisodes douloureux de 2000 et de 2010 qui avaient entrainé la première puissance économique de la zone UEMOA dans un marécage de violences, dont le pic fut atteint en 2011 avec l'éclatement de la crise armée, née de la contestation des urnes par les deux l'actuel Président et son rival de l'époque, toujours enlisé dans un interminable procès à relent politique devant la CPI, beaucoup dans l'opinion publique Ivoirienne s'attendaient à un renouvellement global de la classe politique, confortés par l'intermède de 2015. Que nenni ! Les vieux loups s'accrochent, et les jeunes refusent de désister. A Abidjan, l'évolution de l'actualité politique inquiète. Elle inquiète d'autant plus que les positions deviennent de plus en plus tranchées. En témoigne les discours des différents leaders, qui semblent faire de 2020, l'année du tout ou rien, du quitte ou double. C'est ce schéma apocalyptique que bon nombre de personnes en Côte d'Ivoire, avaient espéré éviter. Retomber dans les tensions insurmontables du passé, avec leurs corollaires de violences aux issues incertaines. Dans le jeu politique Ivoirien, on ne se fait pas de cadeau. C'est une réalité bien connue. Depuis la disparition du Père fondateur de la Nation, Félix Houphoüet-BOIGNY, chacun de ses potentiels successeurs a eu droit à sa part du gâteau. Si les deux derniers ont eu une longévité plus importante que le premier, pour Henri Konan BEDIE et le PDCI-RDA, 2020 est l'année de la survie. Laminé par l'implosion née du coup d'état de 1999, secoué par la décennie de pouvoir des socialistes du Front Populaire Ivoirien, dont le premier Chef, Laurent GBAGBO s'était constamment echigné à l'émietter, le PDCI-RDA n'en aura pas été moins attaqué sous l'ère OUATTARA, un pouvoir auquel il a participé à part entière et dans lequel il a manqué de peu de disparaître. Pour ressouder ses troupes dispersées par les vicissitudes de l'histoire, Henri Konan BEDIE sait que l'élection de 2020 vaut beaucoup plus qu'une simple compétition électorale. En face de lui, l'ex Premier Ministre d'Houphoüet-BOIGNY, aux affaires depuis Avril 2011 a conscience du péril politique dans lequel il plongerait son parti d'origine, le RDR en cas de perte du pouvoir d'état. Et pour s'assurer du maintien de son système, passé sous un régime de fédéralisation de forces politiques convergentes, il refuse de sacrifier son dauphin putatif, le Premier Ministre, Amadou Gon COULIBALY, qui dans l'optique d'un retrait de son mentor, n'aurait certainement aucune chance de résister face à la bourrasque déclenchée par une opposition renforcée, en dépit des affres infligées par le pouvoir. Si le RHDP paraît aussi fébrile, ce n'est pas moins du fait du départ de l'ancien Chef du parlement, Guillaume SORO, contraint à la démission en représailles à son opposition ouverte à l'instauration d'un parti unifié, dans lequel les principaux acteurs se verraient forcer la main. Il est depuis bientôt un an en croisade, contre son ancienne famille politique du RDR, qu'il estime l'avoir trahi, malgré le rôle qui fut le sien dans l'ascension à la tête de l'état, d'Alassane OUATTARA. Aujourd'hui, la rébellion, relève du passé. Mais, Guillaume peut toujours compter sur son capital sympathie, conservé notamment au sein des populations du Nord, et dans l'armée Ivoirienne, dont une partie des effectifs, y compris, parmi les corps d'élite, ont servi sous ses ordres pendant huit années. Comme on le dit à Abidjan, "ça va chauffer''. Dans ce labyrinthe de calculs hypothétiques, se signale un autre acteur, et non des moindres, Laurent GBAGBO. Bien que contraint à l'exil, du fait de sa situation judiciaire, l'ex-Chef d'état pourrait jouer un rôle décisif dans l'issue de cette bataille pour le contrôle du pouvoir. Ses huit années d'exil n'auront visiblement provoqué aucune incidence sur sa popularité et il peut, comme Henri Konan BEDIE en 2010, être ce "faiseur de Roi'' avec lequel tous les candidats auront intérêt à s'allier. Le Président du PDCI-RDA l'a si bien compris qu'il s'est empressé de consolider son rapprochement avec l'opposant historique à Houphoüet-BOIGNY, en composant avec lui, la CDRP, la Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix. Pour les populations, ces intrigues sont un peu trop chimiques. Avec le maintien à flot de ces différentes personnalités, c'est tout un pays qui voit l'épée de Damoclès rester suspendu au-dessus de sa tête. Pendant que les politiques peaufinent leurs stratégies pour boucler et déboucler, dans les villes et dans les campagnes, on a peur et même très peur...et, il y'a vraiment de quoi craindre pour l'avenir.
auteur : Raoul Mobio

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