Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, est déterminé à faire la lumière sur l'affaire des six tonnes d'armes découvertes au domicile de Soul To Soul à Bouaké.

Laisser la justice faire son travail. Telle est la position du président de la République, Alassane Ouattara, dans l'affaire des caches d'armes découvertes au domicile de Kamaraté Souleymane à Bouaké. Et ce n'est pas le fait qu'il soit le protocole du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui lui accordera une immunité. Dans une interview bilan du 5è sommet Europe-Afrique tenu les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan, Alassane Ouattara se dit déterminé à aller jusqu'au bout de la procédure en cours dans l'affaire "Soul To Soul'' afin non seulement d'y faire la lumière mais aussi dans l'objectif de retrouver toutes les armes cachées partout sur le territoire national.

«Nous avons trouvé des armes chez un particulier. Cela n'est pas normal et la justice a mis cette personne sous mandat de dépôt et les choses se feront normalement, selon le processus judiciaire », a-t-il tranché sur RFI. L'arrestation de Soul To Soul en octobre dernier avait entrainé une levée de bouclier au sein du régime, notamment dans le camp du Président de l'Assemblée nationale. Plusieurs mouvements et personnalités proches de Guillaume Soro n'avaient pas hésité à condamner fermement cette arrestation et demander la libération de Kamaraté Souleymane.

« Le GPS (entendons Groupe de Paris pour Soro) demande, conséquemment, la libération de M. Kamaraté Souleymane, dont l'innocence dans cette affaire ne souffre aucun doute puisqu'à l'évidence et dans les faits, le pouvoir Ouattara est le premier responsable des caches d'armes stratégiques de l'État de Côte d'Ivoire. C'est le lieu de rappeler que les « Forces nouvelles %u2013 Fn », dont est membre M. Kamaraté, sont ces hommes du front qui ont contribué à installer M. Ouattara au pouvoir», avait-on entendu ça et là. Une attitude qui certainement a fini par agacer le chef de l'Etat. D'où sa fermeté dans l'affaire "Soul To Soul''.

« Six tonnes d'armes, c'est excessif », s'indigne Alassane Ouattara qui rappelle à qui veut l'entendre que tous les Ivoiriens sont égaux devant la loi. «Je traite à égalité tous les Ivoiriens. Quel que soit leur bord, quel que soit leur rang. Et, par conséquent, je n'ai pas du tout à protéger ou à punir qui que ce soit. La justice fait son travail et nous continuons de rechercher les caches d'armes. Effectivement, cette découverte nous a donné l'impression que peut-être il y a d'autres caches d'armes. Et si c'est le cas, nous allons les retrouver », a-t-il prévenu.

David YALA