Après les dernières nominations : Ça grogne fort au Pdci-Rda

  • publiè le : 2017-06-15 04:45:42
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Après les dernières nominations : Ça grogne fort au Pdci-Rda

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Par décision n° 0023/2017/PP/CAB du 6 juin 2017, le Pdci-Rda, par les soins de son président Henri Konan Bédié, a porté nomination des délégués départementaux et communaux. Au total, ce sont près de 208 délégués qui auront pour rôle de gérer au quotidien le parti dans les différentes délégations.

Mais, il faut le dire tout net, ces dernières nominations ne font pas l'unanimité dans certaines délégations, notamment à Koumassi, Port-Bouët, Yamoussoukro, Dimbokro... Ça grogne au sein du parti de Bédié dans plusieurs localités. Des militants n'adhèrent pas aux choix opérés par la direction de leur formation politique. Ce sont des sons divergents et discordants qui se font entendre sur la composition des délégations départementales et communales mises en place par Henri Konan Bédié. A Koumassi, par exemple, des secrétaires de section grognent devant le maintien de N'dohi Raymond comme délégué communal.

Ces responsables de base craignent que le délégué choisi ne s'impose encore comme candidat aux élections municipales prochaines dans une commune où les difficultés des habitants font qu'il ne partira pas favori à ce scrutin. Pour eux, le délégué devrait faire partie des élus qui se seront illustrés, à défaut des cadres susceptibles de faire gagner leur parti pendant les challenges locaux. A ce titre, ces plaignants qui s'agitent dans l'ombre et redoutent un effritement de l'appareil du Pdci dans ses bases, pensent que l'actuel maire de Koumassi devrait être remplacé à la tête de la délégation en raison de la difficile unanimité par rapport à sa gestion de la commune.

Yamoussoukro, Dimbokro, ... aussi !

Autre commune, presque la même réalité. Du moins la même ambiance. Car, cette fois, il ne s'agit pas de la remise en cause de la gestion communale, mais plutôt de l'ignorance des efforts des militants qui pensent avoir été méprisés par la direction de leur parti. Il s'agit de Port-Bouët où des militants grognent également. Dans la commune chère à la ''vieille'' Hortense Aka Anghui, des cadres qui espéraient voir arriver leur heure, après avoir oeuvré dans l'ombre de leur maire fatiguée par le poids de l'âge, souhaitent vivement un changement afin que le Pdci-Rda ait un candidat de poids lors des prochaines élections municipales. Dans cette commune, en effet, le choix de la direction du Pdci s'est porté sur l'actuel ministre du Tourisme, Siandou Fofana. Très vite, les cadres qui ont milité depuis leur jeune âge voient en ce nouveau délégué, un adversaire à la succession de l'actuelle maire.

En réaction, ces cadres et les militants qui les soutiennent dans la cité balnéaire crient à la trahison. Il est reproché au président Bédié et à son équipe d'imposer aux militants de la commune quelqu'un qu'ils ''n'ont jamais vu ni touché'', fût-il devenu ministre. «Ce monsieur ne fait partie d'aucun comité de base dans la commune. Les rapports des sections le prouvent. Nous refusons de baigner dans la combine. C'est tout simplement un parvenu dans notre délégation communale, un parachuté, et nous ne pourrons l'accepter», a réagi un président de comité de base. Dans cette commune, ajoute un militant qui dit avoir près de 40 ans d'activités au sein de la délégation, des fils et filles qui, pendant des années, se sont mis à l'école de celle que les habitants de Port-Bouët appellent affectueusement la ''Go'' ou ''Madame Aka'', sont prêts à jouer les premiers rôles.

En décidant de choisir de ''façon unilatérale'' l'ancien directeur général du Fonds d'entretien routier (Fer), d'autres militants estiment que la direction du plus vieux parti de Côte d'Ivoire va rendre la tâche plus aisée aux formations et groupements politiques adverses encore très présents et représentatifs dans la commune. La divergence à Port-Bouët est d'autant plus profonde que le Conseil municipal avait été fortement divisé au moment de la présentation du dernier candidat du Pdci-Rda aux dernières élections législatives. Un candidat qu'ils disaient également « parachuté » dans la commune.

Pour eux, le choix de Fofana Siandou rappelle celui de Bertin Kouadio Konan dit ''KKB'' lors des élections législatives de 2011 au détriment de ce qu'ils appellent ''fils digne de Port-Bouët''. Pour les opposants au choix du ministre du Tourisme, le Pdci doit tout simplement nommer un enfant de la commune au risque d'y faire imploser le parti, avec en ligne de mire les élections municipales qui doivent, probablement, avoir lieu en mars 2018. «Nous ne savons pas pourquoi on ne considère pas les enfants de Port-Bouët. Nous ne voulons pas quelqu'un de parachuté, fabriqué, formaté et présenté à la population comme son choix. Comme si la désastreuse aventure avec KKB n'a pas servi de leçon à la direction», ont-ils indiqué.

Guikahué au banc des accusés

Dans la délégation départementale de Yamoussoukro, également, ce n'est pas la joie au niveau de certains secrétaires de section, qui fulminent de colère. Selon un cadre qui relaie l'information, eux aussi s'insurgent contre la reconduction de l'actuel maire, Jean Gnrangbé Kouakou. Pour ces militants du Pdci-Rda, le maintien du délégué départemental ne garantit pas un avenir radieux pour le Pdci-Rda dans le département. Ils en veulent pour preuve l'échec du parti dans tout le département aux dernières législatives au profit de candidats indépendants. Au delà du délégué contesté, certains ne comprennent pas que le redimensionnement des délégations n'ait pas touché Yamoussoukro. Alors que le département reste vaste pour le seul délégué à sa tête, il aurait été plus intéressant de le fractionner, à l'image des communes de Cocody et Bouaké, pour accomplir valablement la tâche de la mobilisation et permettre au Pdci de repartir de plus belle dans ce département, terre natale de son père-fondateur, qui était jadis était un bastion.

La vague de protestations contre les dernières nominations de leur direction touche aussi la délégation du Pdci-Rda de Dimbokro 1. Ici, des militants ne comprennent pas le choix de la direction. On s'étonne plutôt que le maire, Bilé Diéméléou, bien implanté dans sa base, a été délaissé au profit de M. N'zi Assamoua Désiré, membre du secrétariat exécutif du Pdci-Rda, donc proche collaborateur du Pr Maurice Kakou Guikahué, le chef du Secrétariat exécutif. En sourdine, toutes ces complaintes se dirigent contre le N°2 du parti, qu'on accuse d'orchestrer pour installer son « empire ». Les voix qui s'élèvent mettent le secrétaire exécutif au banc des accusés et lui reprochent de positionner ses hommes pour les batailles futures. Des manoeuvres qu'elles trouvent préjudiciables pour le Pdci relativement à l'objectif fixé par son président, Henri Konan Bédié, relativement à la reconquête du pouvoir en 2020.




source : Linfodrome    |    auteur : Cyrille DJEDJED

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