A 3 ans de la fin de son mandat : Ouattara continue de payer pour son accession au pouvoir

  • publiè le : 2017-02-09 08:24:44
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A 3 ans de la fin de son mandat : Ouattara continue de payer pour son accession au pouvoir

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

Alassane Ouattara sauf cataclysme politique devrait quitter définitivement la fonction de président de la République en 2020. Mais, à 3 ans de cette échéance, le président ivoirien peine toujours à solder les comptes du passé.

Longue, lente et périlleuse. Ainsi pourrait-on qualifier l'accession au pouvoir d'Alassane Ouattara. Depuis son apparition sur la scène politique en 1990, le premier Premier ministre de l'histoire de la Côte d'Ivoire n'a cessé de livrer bataille. Le point d'orgue de cette difficile marche a sans doute été la crise post-électorale de 2010-2011. Mais, 8 ans après son arrivée à la tête du pays, force est de reconnaitre qu'Alassane Ouattara continue de payer pour cette ambition.

De fait, sur le chemin vers le Palais présidentiel, le chef de l'Etat s'est englué dans de nombreux compromis qui perturbent fortement aujourd'hui son action. La plus importante de ces « dettes » reste celle que le président ivoirien a à l'endroit des soldats des Forces armées des Forces nouvelles. S'il en a toujours nié la paternité, le combat de Guillaume Soro et autres Issiaka Ouattara dit Wattao rejoignait à bien d'égards celui du natif de Dimbokro.

Cette situation s'est clairement exprimée lors de la crise opposant Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo en 2010-2011. Les ex-rebelles avaient alors combattu sans relâches pour porter le numéro 1 ivoirien au sommet de l'Exécutif ivoirien. Salutaire hier, cet engagement est aujourd'hui un véritable os dans la gorge du pouvoir d'Abidjan.

Car, en dépit des positions officielles du gouvernement, les mutineries qui secouent depuis plusieurs semaines les Forces Armées de Côte d'Ivoire (FACI) sont les conséquences du combat pour l'accession au pouvoir. La fameuse prime Ecomog promise à ces soldats pour « chasser Gbagbo » dans le feu de l'action il y a près de 7 ans hantent aujourd'hui le chef de l'Etat qui est contraint de trouver les fonds pour verser 12 millions à plus de 8 000 soldats. Ce nombre pourrait rapidement s'accroitre avec l'action récente des Forces Spéciales, unité pourtant créée par Alassane Ouattara lui-même, ainsi que des mouvements d'humeur à craindre des ex-rebelles intégrés aux autres forces de sécurité.



A côté des soldats de l'ex-rébellion, le président ivoirien continue également de « payer » sa dette à Henri Konan Bédié. Après avoir bénéficié de l'alliance RHDP en 2010 et 2015, le chef de l'Etat refuse peu de choses au Sphinx de Daoukro dont les proches sont solidement installés à plusieurs postes juteux de l'administration ivoirienne. De faiseur de roi en 2010, Henri Konan Bédié fait quasiment office de "PCA" de l'Exécutif ivoirien. N'en déplaise à certains militants du Rassemblement des Républicains (RDR) qui peinent à oublier la période de "l'ivoirité" et de la fracture avec le parti fondé par Félix Houphouet-Boigny.

Difficile de parler des « créanciers » d'Alassane Ouattara sans évoquer la France, véritable artisan de la chute de Laurent Gbagbo. Si sa pression sur le chef de l'Etat reste moins visible que celle exercée par les militaires, l'État français selon nos informations profite bien de cette position pour bénéficier notamment de contrats juteux dans la réalisation de travaux publics notamment.

source : Linfodrome    |    auteur : Abraham KOUASSI

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