Je pense que cette Constitution n'a pas sa raison d'être à partir du moment où nous ne savons pas de quoi il s'agit. Est-ce que changer la Constitution permet de régler les problèmes des Ivoiriens? Qu'est-ce que ça apporte ? Est-ce que c'est ça qui fera que les Ivoiriens n'auront plus faim ?

Les Ivoiriens vivent encore les séquelles de la crise. La réconciliation n'est pas totale. Si Alassane Ouattara est soucieux du bien-être des Ivoiriens comme il le prétend, pourquoi ne fait-il pas ce qu'il faut pour réconcilier les Ivoiriens ? Parce qu'aujourd'hui la haine s'est installée dans le coeur des gens. On ne vit plus le bon voisinage. Pour moi, c'est la réconciliation qu'il faut. Nous vivons encore dans la crise. Tant qu'on ne fait pas cette réconciliation pour que les Ivoiriens qui vivent encore en exil, rentrent chez eux ; pour que tous les prisonniers soient libérés ; que tous ceux qui ont leurs comptes gelés soient libres d'agir sur leur compte, ce n'est pas une Constitution qui viendra rendre les Ivoiriens heureux.

Non ! Non ! Non ! Qu'on ne veuille pas faire les choses en pensant à Gbagbo. Alassane Ouattara est en train de changer la limite d'âge parce qu'il veut être encore président de la République. Son compagnon Henri Konan Bédié veut lui aussi être Président de la République. Mais qu'on ne mêle pas à ce projet le Président Laurent Gbagbo. On n'a pas son avis sur la question. Donc on ne peut pas dire qu'il serait intéressé par cela. Pour qu'on le dise, il faut que lui-même le fasse savoir d'abord.

Aujourd'hui les Ivoiriens ont mal qu'on vienne parler d'une nouvelle Constitution. Ils ont mal qu'on veuille nommer un vice-président ou créer un Sénat. Beaucoup d'Ivoiriens ne sont pas pour cette nouvelle Constitution. Ça n'apporte rien aux Ivoiriens. Ce n'est pas cela leur préoccupation. On ne comprend pas pourquoi, alors qu'il est à son deuxième mandat, c'est dans ces conditions là qu'Alassane Ouattara veut donner une nouvelle Constitution à la Côte d'Ivoire. Une chose est d'écrire une Constitution, mais il faut y mettre la manière. On ne peut parler de Constitution que si les Ivoiriens eux-mêmes sont d'accord sur ce qu'on met dans cette Constitution.