L'adoption de l'avant-projet de Constitution par l'écrasante majorité des députés ivoiriens ne se serait pas faite aussi facilement.

C'est du moins ce que nous apprend la Lettre du Continent (LC), dans sa dernière parution. En effet, le président de la République, Alassane Ouattara, conscient des écueils qu'il pouvait rencontrer au Parlement, aurait pris le soin de préparer le terrain avant d'y aller. Il aurait d'abord tout mis en oeuvre pour s'assurer que les députés de sa formation politique, le Rassemblement des républicains (Rdr), ne fassent pas d'amendements fâcheux dans le texte de l'avant-projet de Constitution.

Ensuite, le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, que la rumeur avait présenté comme opposé à la reforme constitutionnelle, a été mis à contribution pour lever à son niveau les éventuels obstacles susceptibles de bloquer le texte de Ouattara à l'hémicycle. Soro aurait lui aussi réuni les députés qui lui sont proches, afin qu'ils ne rament pas à contre-courant pour hypothéquer ainsi les chances d'adoption de l'avant-projet par le Parlement.

Toujours selon la Lettre du Continent, une fois l'avant-projet en main, le président Ouattara aurait convaincu son aîné, Henri Konan Bédié, au départ réticent, d'adhérer à son projet. Le chef de l'Etat aurait alors promis la nomination de cadres du Pdci à de hauts postes de l'administration ivoirienne. L'on évoque à titre d'exemple le poste de Directeur général du Trésor et celui de vice-président de la République. Vrai ou faux ? En tout cas, le leader du Pdci, on l'a vu, a réuni les députés issus de son parti pour leur donner des consignes, avec à la clé, l'adoption de l'avant-projet à l'Assemblée nationale.

Le clou, c'est quand le chef de l'Etat lui même effectue le déplacement au Parlement pour défendre son projet, en invitant les parlementaires à l'adopter après avoir fait les amendements qu'ils jugent nécessaires. La suite est connue. L'avant-projet de nouvelle Constitution a été adopté, sans obstacles, par 239 députés sur 249 votants. Soulignons que sur les différentes questions qui entourent le processus de naissance de la 3è République de Côte d'Ivoire, les supputations vont bon train.

Dans l'une de ses parutions, la LC révélait que le président Ouattara prépare son bras droit le secrétaire général de la Présidence, Amadou Gon Coulibaly, pour le poste de vice-président, quand dans une autre publication datée du 19 octobre 2016, le journal présente Daniel Kablan Duncan comme le favori ''des bookmakers pour cette fonction''.