Quelques heures après sa libération intervenue après 6 jours de détention, Joseph Gnahoua Titi, Directeur de Publication du quotidien de l'opposition "Aujourd'hui'' s'est confié à afrikipresse.fr

Je suis content d'être à nouveau dehors. Cela a été affirmé et réaffirmé : la place d'un journaliste n'est pas en prison mais dans sa Rédaction. Je suis donc heureux d'être dehors, auprès de mes collaborateurs pour informer les Ivoiriens. Vous me permettez, à cet effet de remercier toutes les organisations de la presse nationale et internationale qui ont permis cette libération , ainsi que les Ivoiriens qui se sont mobilisés.

On m'a délivré une ordonnance de mise en liberté provisoire. J'ai été entendu sur le fond et j'ai répondu aux questions que le juge a bien voulu me poser. Après lui avoir fourni toutes les informations dont il avait besoin, il a dit qu'il me ferait appel à nouveau, s'il le trouvait nécessaire. De toutes les façons, l'épée de Damoclès plane toujours. Que toute la corporation se mobilise pour que la loi de 2004 (La loi n° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse , qui exclut formellement la peine d'emprisonnement pour des délits de presse en son article 68 alinéa 1 et 3 : Ndlr) , pour laquelle nous nous sommes battus , soit respectée dans toute sa rigueur. Alassane Ouattara s'était réjoui à l'époque de l'avènement d'une telle loi. D'ailleurs à l'époque, lorsque l'un de nos confrères, en l'occurrence Théophile Kouamouo avait été incarcéré, Ouattara qui avait porté un brassard rouge en guise de protestation, avait même été le premier à condamner cet acte. C'était un acte fort ! Il est donc inconcevable que c'est lui qui mette les journalistes en prison. Il faut donc que ce combat continue parce que Ouattara nous a clairement montrer qu'il n'est pas un démocrate.

Je sais qui l'a dit : c'est Silver Konan ! Qu'il vous présente un seul texte que j'ai produit et qui relève d'une fiction. De tous mes articles, qu'il vous cite un seul qui serait inventé. Je n'ai vraiment pas l'envie de répondre à ce type qui n'a rien prouvé dans le journalisme. Moi j'ai créé un journal qu'on appelle "Aujourd'hui'', qu'on peut juger avec ses forces et ses faiblesses ; c'est cela ma préoccupation première. J'avance face à ce genre d'accusation qui ne repose sur aucun fait. Je vous avoue que ça me glisse sur la peau.

Claude Dassé

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