San Pedro / Filière café-cacao : 84 déchargeurs de OLAM «remerciés» suite à un arrêt de travail

  • publiè le : 2020-11-30 14:43:46
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San Pedro / Filière café-cacao : 84 déchargeurs de OLAM «remerciés» suite à un arrêt de travail

(Photo d'archives pour illustrer l'article)

84 déchargeurs de sacs de cacao brousse intervenant dans l'entreprise OLAM au compte de la société de « tâcheronnage » RMO, Relation Main d'%u0152uvre, ont été révoqués, a-t-on appris. Leur renvoi fait suite à un arrêt de travail que ces derniers ont observé le lundi 16 novembre dernier pour interpeler, selon eux, les responsables de RMO sur leurs conditions de travail.
Il s'agit, selon quelques-uns de ces déchargeurs que nous avons rencontrés, de l'obtention d'une augmentation de 40 frs CFA sur le prix du déchargement de la tonne de cacao fixé actuellement à 460 frs CFA par RMO, d'une assurance maladie, d'un prêt scolaire, du paiement des congés, d'une assistance obsèques.

« Devant la cherté de vie, nous avons demandé une augmentation de salaire de 40 frs CFA. RMO nous paye actuellement la tonne à 460 frs CFA. Nous avons eu une première rencontre avec notre employeur. Celle-ci n'a rien donné. Nous l'avons à nouveau approché. Et comme réponse, il nous a dit que la réponse à nos revendications dépendait de la direction générale de RMO Abidjan et a souhaité que nous leur trouvions des bulletins de salaires de déchargeurs qui, à San Pedro, étaient mieux payés que ceux de RMO. Le lundi 16 Novembre quand nous avons observé un arrêt de travail, nous avons eu une rencontre avec des responsables de RMO et ceux des Ressources Humaines d'OLAM. Ceux-ci nous ont demandé de reprendre le travail nous promettant qu'à partir du 5 Décembre prochain ils allaient essayer de se pencher sur notre situation. Nous leur avons demandé de nous le traduire par écrit. Ce qu'ils ont refusé. Nous avons donc maintenu notre arrêt de travail. Ce qui nous a valu notre renvoi», nous a confié l'un des déchargeurs d'OLAM.
Si leurs conditions globales de travail restent inchangées, les déchargeurs d'OLAM, payés à la force de leur bras, se sont réjouis de quelques améliorations au niveau de leur équipement de travail depuis l'avènement de Mr Simon Courant, chef dudit site. Il s'agit de la tenue de travail et des chaussures de sécurité qui était vendue au déchargeur à 20.000 frs CFA et qui est gratuitement offerte aujourd'hui.
« Nous sommes reconnaissants de ces efforts mais cela est insuffisant. Nous avons besoin d'une assurance maladie. Nous sommes exposés à beaucoup de choses toxiques. Les fibres de sacs, la poussière. Nous ne tombons pas malade sur le champ. Mais c'est à la longue que nous ressentons le mal. En outre, ils nous font faire des visites médicales dont nous n'avons jamais les résultats», a regretté un autre déchargeur sous le sceau de l'anonymat.

Depuis le mardi 17 Novembre dernier, l'accès au quai de déchargement d'OLAM San Pedro a été interdit aux 84 déchargeurs grévistes. Les sept équipes de 12 que constituaient ces 84 déchargeurs ont été remplacées par deux équipes, réduisant fortement ainsi la quantité de cacao déchargée par jour et celle qui est usinée par OLAM San Pedro qui, rappelons-le, reste l'un des fleurons de l'industrie cacaoyère en Côte d'Ivoire.
« Nous avons travaillé dure pendant des années pour que OLAM soit ce qu'elle est aujourd'hui. Et Ses responsables nous traitent avec humanité. Par contre, c'est avec RMO que nous avons des problèmes », a fait savoir un autre déchargeur qui, craignant des représailles, s'est refusé de décliner son identité.
Pour les responsables RMO de San Pedro, ce « que racontent ces déchargeurs ne sont que des allégations mensongères visant à mettre en mal le contrat qui lie RMO à la société OLAM ».
Selon Mr Koudou, chef de l'agence RMO de San Pedro, aucun des 84 déchargeurs n'a été révoqué comme ils le prétendent dans la mesure où ils ont eux-mêmes décidé d'arrêter le travail.
« C'est un arrêt abusif de travail qui a mis en mal l'entreprise utilisatrice (OLAM) », a déploré Mr Koudou.
A l'en croire les grévistes ont plutôt exigé une augmentation de 140 Frs CFA. Soit passer de 460 Frs CFA la tonne à 600 Frs CFA.

« Nous leur avons dit qu'avec 460 Frs CFA la tonne, ils sont largement au-dessus des déchargeurs d'autres entreprises et leur avons demandé de nous produire la preuve que leurs confrères d'autres entreprises étaient mieux payés qu'eux comme ils le prétendaient. Tous ce qu'ils ont demandé dans leurs revendications est farfelu. Ils sont tous déclarés à la CNPS où chacun a son numéro. Nous les assistons en cas de maladie et d'accident de travail. Ils sont des journaliers et des travailleurs saisonniers. Ce qui veut dire qu'à la fin de la campagne de commercialisation du cacao, ils devront, pour la plupart d'entre eux, arrêter de travailler (...) Ces travailleurs sont expérimentés, nous le reconnaissons. Ils déchargent quasiment 2600 tonnes de cacao par semaine et ont un salaire de 62.000 Frs CFA par semaine. Mais aujourd'hui, du fait de leur arrêt de travail, notre client perd gros et il est mécontent», a révélé le chef d'agence de RMO San Pedro.
Regrettant certainement leur action, les grévistes ont demandé la clémence de leur employeur.
« Une autre entreprise concurrente est déjà sur le terrain. En plus, notre client, OLAM, ne veut plus de ces déchargeurs », a souligné Mr Koudou.
D'autres jeunes ont été recrutés en remplacement de ces 84 déchargeurs mais selon certains employés de OLAM ceux-ci « ne font pas le poids ».

auteur : Yeck

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