Abidjan - ''Le bonheur est une métaphore'', roman de l'écrivain ivoirien Inza Bamba, s'inscrit dans la catégorie des oeuvres qui dénoncent la rumeur, a estimé l'enseignant-chercheur, Dr Koné Diakaridia, spécialiste des romans africains, lors d'une table-ronde qui a réuni cinq universitaires pour décrypter cette oeuvre, samedi, à la salle de dédicace Bernard Yago de la Librairie Siloé à Abidjan-Cocody.

Pour Dr Koné, l'auteur, ''dans un alliage de subversion, m ise en crise du réel et de la raison, d'absence de réfèrent extralinguistique, a su créer ce paradoxe qui apporte doute, hésitation, peur et frayeur'' chez le lecteur.

Cette séance de décryptage de l'oeuvre était parrainée par la ministre de l'Education nationale Kandia Camara.

Il s'agit de l'histoire d'une dame Massogbè qui dans sa quête de mieux-être et partant du bonheur, brave l'autorité parentale pour suivre Sékouba. Mais elle se retrouve veuve et meurtrie par la mort de son mari dans la mine d'or d'Ity et de sa fille Madouè. Lucien à la recherche de quiétude abandonne son fauteuil présidentiel pour vivre dans un quartier mal famé avant d'embarquer avec Massogbè dans un navire de fortune pour un voyage périlleux.

Dans ce recit jalonn é par les ''on dit'', le spécialiste du roman africain a estimé que ''dans une Afrique marquée par une forte tradition orale, cette résistance invincible de la rumeur a su s'imposer à la fois thématiquement et formellement au sein d'oeuvre qui dénoncent, dévoilent, montent et miroitent les réalités complexes d'un continent éclaté''.

Il a relevé que ''Le bonheur est une métaphore'' qui transmute le fantastique de la rumeur en un vrai faux mensonge. ''Le programme rumoral de Inza Bamba est ce monopole de la parole légitime sur l'histoire et ses contraintes, cette police du discours liées à une volonté de vérité devenue obsessionnelle'', a-t-il affirmé.

Cette table-ronde a également enregistré l'intervention du spécial iste du théâtre Dr Soro N'golo Aboudou, qui a communiqué sur ''le tragique du bonheur'' dans le roman, quand le grammairien Dr Ehouman René a entretenu l'assistance sur le sous-thème ''syntaxe de l'émotion : prétexte d'une étude elliptique''.

Dr Kadi Dago Raymond, stylicien, a jeté pour sa part jeté un regard sur la ''perception manichéenne'' de l'oeuvre.

Ouvrage de 202 pages, ''Le bonheur est une métaphore'' est le troisième roman de Inza Bamba, après '' Un instant d'hésitation'' et ''Les deux noms de la vie''.