Invité de l'émission « C'est le moment » de BBC, Soum Bill n'a pas fait la langue de bois. Il a craché ses vérités sur le pouvoir Ouattara en campagne pour le vote du projet de nouvelle Constitution.

Artiste engagé au sens large du thème, Soum Bill ne manque pas d'occasion pour critiquer le pouvoir Ouattara. L'auteur de l'album « Zougloumanity » sorti le 19 octobre 2016 s'est prononcé sur les questions actuelles en Côte d'Ivoire sur la radio BBC.

Soum Bill veut voir les mentalités évoluer en Côte d'Ivoire. Chose qui, à l'en croire, est loin d'être une réalité en Côte d'Ivoire, son pays. « Il faut que le pouvoir évite un passage en force. Aujourd'hui, la vie coûte chère en Côte d'Ivoire, les ivoiriens ont faim et sont meurtris dans leurs chaires. Les radicaux du pouvoir, pensent qu'ils savent tout et que les autres n'ont rien à dire », se désole-t-il commentant l'actualité politique ivoirienne.

Pour Soum Bill, la démocratie vraie n'est pas encore une réalité en Côte d'Ivoire. « C'est pas normal », estime-t-il. La liberté d'expression selon lui reste embrigadée par le pouvoir en place. « Les gens sont en prison, parce qu'ils ont voté Gbagbo », a-t-il traduit. Tout cela, paraît aux yeux du Zouglouman anormal. « Ce qui se passe en Côte d'Ivoire n'est pas normal », s'est-il convaincu.

L'ex-membre du groupe Zouglou, Les Salopards, des années 90, au vu de toutes ses critiques évoque une peur quant à l'avenir de la Côte d'Ivoire. « Tel que le régime se comporte, j'ai peur pour la Côte d'Ivoire », a-t-il exprimé. Et pour éviter, selon lui, que le pire arrive, il a décidé de mener le combat au nom du peuple. « J'ai décidé de ne pas me taire », a-t-il promis.

Toutefois, Soum Bill a sévèrement critiqué le projet de nouvelle Constitution qui sera au vote par référendum le dimanche 30 octobre. Pour lui, pas question de voter Oui à cette Constitution. D'ailleurs, révèle-t-il, « je ne vote pas cette Constitution ». Car, précise-t-il, « On ne fait pas une Constitution parce qu'on a envie de faire une Constitution. Non la Constitution doit être la volonté du peuple. Le peuple est souverain ».

Mettant en cause le processus pour aboutir au projet de nouvelle Constitution, Soum Bill s'est encore voulu radical. Pas question d'aller au référendum. « C'est pas normal de réunir quelques technocrates pour décider au nom du peuple. Je ne sais pas pourquoi je dois aller au référendum pour voter une nouvelle Constitution. Non je ne vote pas cette constitution », a-t-il tranché.