Attaque du Splendid Hôtel 126 personnes libérées, 3 terroristes tués : Le point sur l'attaque djihadiste à Ouagadougou

  • publiè le : 2016-01-16 10:13:00
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Attaque du Splendid Hôtel 126 personnes libérées, 3 terroristes tués : Le point sur l'attaque djihadiste à Ouagadougou
Depuis vendredi, la capitale du Burkina Faso Ouagadougou est la cible d'une attaque terroriste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Samedi matin, le bilan provisoire faisait état d'au moins 20 morts, 126 personnes libérées et 3 djihadistes tués.

Des échanges de coups de feu se poursuivaient samedi matin à Ouagadougou entre forces de l'ordre et djihadistes qui ont attaqué vendredi soir un hôtel et un restaurant fréquentés par des Occidentaux, faisant au moins une vingtaine de morts et prenant des otages. A 06h40 (locales et GMT), les échanges de tirs, ponctués de petites détonations, se poursuivaient autour d'un café-restaurant, le Cappuccino, situé en face de l'hôtel Splendid, première cible de l'attaque djihadiste, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Pendant ces échanges de tirs, des clients parvenaient à quitter l'hôtel Splendid, un établissement de luxe du centre de la capitale burkinabé, pris d'assaut par les forces de l'ordre juste avant 02h00. Un total de 126 personnes, dont 33 blessées, ont été libérées et trois jihadistes tués lors de l'intervention des forces de sécurité contre les auteurs des attaques au centre de Ouagadougou, a affirmé à l'AFP le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré, en soulignant qu'un assaut était encore en cours. «126 personnes, dont au moins 33 blessées, ont été libérées. Trois jihadstes, un Arabe et deux Négro-africains, ont été tués», a affirmé le ministre précisant: «Les assauts sur l'hôtel Splendid et le (café-restaurant) Cappuccino (situé en face du Splendid) sont terminés. Mais, un assaut est toujours en cours sur l'hôtel Ybi» situé à côté du Cappuccino.

Le Splendid, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes. Des contrôles de sécurité étaient en place à l'entrée, mais n'ont pu empêcher l'irruption des assaillants vers 19h45, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté. Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino, lui aussi prisé de la clientèle expatriée. «Sur la terrasse du Cappuccino, les sapeurs-pompiers ont vu une dizaine de cadavres», a déclaré à l'AFP le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré, qui a indiqué que le nombre d'assaillants était encore incertain. Le directeur du principal hôpital de Ouagadougou a fait état d'un premier bilan global d'au moins «une vingtaine de morts». Il a cité une blessée selon laquelle il y avait parmi les morts «plus de Blancs que de Noirs».


Une attaque sans précédent dans la capitale

Un journaliste de l'AFP a pu distinguer au début de l'attaque trois hommes armés et enturbannés, un témoin indiquant de son côté avoir vu quatre assaillants «enturbannés et de type arabe ou blanc». Forces de l'ordre et secours ont bouclé le quartier, où une dizaine de voitures incendiées brûlaient dans la nuit. L'aéroport international de Ouagadougou, situé à un kilomètre du centre, a été fermé. L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.

Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, récemment élu après une transition souvent chaotique à la tête de ce pays à la population majoritairement musulmane (60%). Le Burkina, «point d'appui permanent» de l'opération militaire française Barkhane, a par contre déjà été la cible d'opérations djihadistes. Une première attaque avait eu lieu vendredi après-midi dans le nord du pays, près de la frontière malienne, au cours de laquelle un gendarme et un civil ont été tués, a indiqué dans la soirée l'armée burkinabè. Plusieurs attaques de ce type ont eu lieu ces derniers mois. En avril 2015, le chef de sécurité roumain de la mine de manganèse de Tambao (nord) a été enlevé, une action revendiquée par Al-Mourabitoune. On est sans nouvelles de lui.

L'opération de vendredi survient un peu moins de deux mois après celle de l'hôtel Radisson Blu à Bamako. Le 20 novembre, une attaque djihadiste avait fait 20 morts dont 14 étrangers dans la capitale malienne. Des hommes armés avaient retenu en otages pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés, avant une intervention des forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l'ONU. Deux assaillants avaient été tués. L'opération de Bamako a été revendiquée par deux groupes djihadistes: le 20 novembre par Al-Mourabitoune et le 22 novembre par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement jihadiste malien).
source : AFP

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