Crise en Chine : et si l'Afrique en profitait ?

  • publiè le : 2015-09-02 12:47:15
  • tags : crise - chine - l'afrique - profitait - actualités - economie - presse internationale
Crise en Chine : et si l'Afrique en profitait ?
Alors que le monde s'affole du ralentissement de l'économie chinoise, le continent doit-il se faire du souci ? Selon les spécialistes, il y a au contraire une belle opportunité à saisir. Explications.

Panique à bord ! La Chine tousse et le monde tremble : croissance en berne, dévaluation du yuan, dégringolade boursière... En capilotade, la deuxième économie de la planète plonge les places financières mondiales dans un bouillon d'incertitudes. La fin d'une époque ? Certainement. De nombreux économistes s'accordent sur un point : la croissance à deux chiffres, c'est du passé.

Les prévisions les plus optimistes tablent sur 7 % en 2015 %u2013 tout de même -, d'autres entrevoient le spectre d'un 3,5 %... Et si Pékin savait qu'un changement de paradigme était nécessaire voire inévitable, le hard landing (atterrissage forcé) n'en est pas moins brutal. Bref. Depuis deux semaines, les scénarios catastrophes se multiplient. Rien d'étonnant puisque, depuis dix ans, l'économie chinoise a représenté un tiers de la croissance mondiale.

Quid de l'Afrique ?

Quid de l'Afrique dans ce marasme ? Le client chinois représentait 5 % des exportations africaines il y a dix ans ; près d'un quart de ces dernières prennent désormais la route de Pékin. La moitié du total des investissements directs étrangers en Afrique proviennent de l'empire du Milieu. Et 40 % des grands contrats d'infrastructures sont remportés par les entreprises chinoises... Des chiffres vertigineux, qui ont de quoi rendre nerveux de nombreux pays du continent.

Cela dit, l'affaissement du colosse « n'est pas forcément une mauvaise nouvelle, estime Jean-Joseph Boillot, conseiller auprès du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii), à Paris. Les accros aux exportations de matières premières, soit une dizaine de pays africains, seront certes affectés. Mais pour les autres, cela peut être une belle opportunité, qu'il faut saisir ».

L'une des meilleures cartes à jouer ? L'industrie. Dans l'Est, l'Éthiopie et le Kenya l'ont bien compris : textile, chaussures, plastique, automobile... Autant de secteurs et de marchés à conquérir alors que « l'atelier du monde » a sérieusement perdu en compétitivité. Une seule condition, clament les afroptimistes : l'Afrique doit se prémunir d'un éventuel retour des produits occidentaux, qui avaient décimé nombre de filières africaines dans les années 1990 %u2013 on se souvient du poulet surgelé néerlandais au Cameroun -, et mettre en place des politiques protectionnistes. Alors, vive la crise ?
source : Jeune Afrique    |    auteur : Michael Pauron

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