En dépit de l'appel du gouvernement àreprendre le travail, le mouvement de grève au sein de la fonction publique estmaintenu jusqu'en fin de semaine. Un contexte social explosif sur lequel estrevenu mercredi le porte-parole du gouvernement après un conseil des ministrestrès chargé, en plein mouvement de colère au sein des forces de sécurité.
« S'agissant des revendications desfonctionnaires, des mesures seront proposées lors de la rencontre du jeudi 19janvier à 10h » [entre le ministre de la Fonction publique, Pascal AbinanKouakou, et les syndicats, NDLR], a affirmé Bruno Koné mercredi 18 janvier. Laveille, ce dernier avait promis que le gouvernement chercherait « avectous les acteurs des solutions justes, supportables et durables ».
En attendant la concertation de jeudi, lessyndicats ont décidé de maintenir leur mouvement social jusqu'à vendredi,adressant ainsi une fin de non-recevoir au gouvernement qui leur avait demandéde reprendre le travail. Conséquence, une grande partie des services publiques,dont le secteur de la santé et de l'éducation, mais aussi celui des impôts,restaient très perturbés mercredi.
« Aucune réponse concrète ne nous a étéadressée »
« La grève se poursuit car jusqu'àprésent, aucune réponse concrète ne nous a été adressée. Nous attendons larencontre jeudi avec le ministère de la Fonction publique pour aviser »,explique Mesmin Komoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurspour la défense de leurs droits (MIDD), contacté par Jeune Afrique. Avant d'ajouter : « Nous sommes également en attente d'un retour duministère de l'Éducation sur les doléances propres aux professeurs ».
Grogne sociale généralisée
Une grogne à laquelle s'est rajoutée lundicelle des étudiants et lycéens des établissements publics, qui ont manifestédans les rues d'Abidjan pour demander la reprises des cours. Desrassemblements émaillés de heurts, avant d'être dispersés par les gaz lacrymogènes de la police. Ce nouveau mouvement d'humeur au sein desforces de sécurité pourrait-il faire passer les revendications desfonctionnaires au second plan ? Certains le craignent, admet leresponsable du mouvement, Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme nationaledes syndicats des organisations professionnelles du secteur public.« Depuis cinq mois maintenant, nous exposons nos revendications, maiscelles des militaires, qui sont purement d'ordre financière, semblent avoirrelégué nos demandes au second plan. Nous déplorons ce système de deux poidsdeux mesures ».
source : Jeune Afrique | auteur : Claire Rainfroy