Côte d'Ivoire: les guides religieux invités à accompagner le processus électoral

  • publiè le : 2025-04-19 22:02:26
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Côte d'Ivoire: les guides religieux invités à accompagner le processus électoral
À l'initiative de la Commission électorale indépendante (CEI), une rencontre d'information et d'échanges s'est tenue mercredi 16 avril à Abidjan Cocody entre les membres de ladite institution et les guides religieux du pays. L'objectif était de sensibiliser sur le déroulement du processus électoral et solliciter leur appui spirituel pour la réussite des échéances à venir.
Marcel Ariston Blé - Abidjan (Côte d'Ivoire)

Alors que la présidentielle d'octobre 2025 approche, la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne fait face à une vague de critiques provenant de divers acteurs: société civile, partis politiques de l'opposition, et même certaines figures religieuses. Ces voix s'interrogent notamment sur l'indépendance réelle de l'organe électoral et la transparence de son fonctionnement. Le président de la CEI, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, a ainsi tenté de lever les zones d'ombre qui planent sur le fonctionnement de l'institution, en évoquant notamment la désignation des membres de la commission centrale, ses mécanismes internes de gouvernance, ainsi que les modalités d'une éventuelle révision ou d'un audit de la liste électorale.

Dissiper les suspicions autour de la CEI
Dès l'ouverture des travaux, le président de la CEI a salué le rôle apaisant joué par les guides religieux au fil des années. «Par le passé, vous n'avez cessé d'oeuvrer à apaiser les rancoeurs et à restaurer les liens parfois fragiles entre les acteurs politiques», a-t-il déclaré. Insistant sur leur proximité avec les réalités sociales du pays, il a estimé qu'il était de son devoir de leur présenter l'état d'avancement du processus électoral. Le président de la CEI a souligné que l'institution indépendante est composée de représentants issus de divers horizons politiques et sociaux, afin de garantir un équilibre et une représentativité dans la prise de décisions. «La présence de toutes les parties prenantes permet de défendre l'intérêt général, et non celui d'un camp particulier», a-t-il affirmé.

Pas de révision électorale avant la présidentielle
Sur la question très sensible de la révision de la liste électorale, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert a souligné que cette opération ne saurait être réalisée avant le scrutin du 25 octobre 2025. «Une telle révision nécessiterait une logistique conséquente: recrutement d'agents, recensement, redéploiement du matériel biométrique... Ce serait un défi majeur dans le calendrier actuel, et exposerait la CEI à un dépassement des délais légaux et constitutionnels», a-t-il affirmé. N'excluant pas une future révision, il a précisé que celle-ci ne pourrait raisonnablement être envisagée qu'après la présidentielle. «Nous comprenons les préoccupations exprimées, mais dans une démocratie en construction, il est essentiel de limiter les exceptions», a-t-il insisté.

Sur l'audit réclamé par certains partis, il a tenu à rappeler que la CEI ne s'y est jamais opposée, mais a soulevé des interrogations fondamentales sur le cadre légal de cette démarche. «L'audit suppose une règle claire. Comment expliquer à des citoyens inscrits sur la base d'un consensus antérieur qu'ils doivent désormais être exclus? Un État ne peut fonctionner ainsi.» a-t-il déclaré.
Les guides religieux appellent au dialogue et à la paix
À l'issue de son intervention, plusieurs guides religieux ont salué l'initiative de la CEI. Certains ont exprimé le souhait d'un dialogue plus inclusif avec les partis politiques. «Pour bâtir la cohésion sociale, il est essentiel que la CEI et nous, guides religieux, puissions dialoguer avec tous les partis, y compris ceux qui s'estiment lésés», a proposé un intervenant. Le président du Conseil national des Églises messianiques, Lath Mel Joseph, a pour sa part regretté le retrait des confessions religieuses des organes de la CEI, appelant à un dialogue sincère avec l'ensemble des forces politiques du pays. «Il est de notre devoir collectif de préserver la paix et la stabilité en Côte d'Ivoire», a-t-il dit.

S'exprimant au nom de la communauté musulmane, Cheick Aïma Ousmane Diakité a dénoncé la présence des partis politiques au sein de la CEI. «Comment peut-on confier une mission d'intérêt général à des entités partisanes? J'en appelle à la conscience des Ivoiriens», a-t-il déclaré. Il a ensuite lancé un appel pressant aux responsables politiques, les exhortant à renoncer à toute forme de violence. «Quelle que soit l'issue, il y a une ligne rouge que nous ne devons pas franchir: la violence. Le peuple ivoirien est fatigué» a-t-il déclaré.

Prière, confiance et responsabilité
Au terme de cette rencontre, le président de la CEI a invité les guides religieux à intensifier leurs prières afin «d'apaiser les coeurs» et d'éviter que le pays ne replonge dans la crise.

source : vaticannews.va

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