La Côte d'Ivoire, une économie « résiliente », mais trop « dépendante des capitaux étrangers » (Bloomfield)

  • publiè le : 2025-04-19 20:50:55
  • tags : d'ivoire -  - économie - résiliente - dépendante - capitaux - étrangers
La Côte d'Ivoire, une économie « résiliente », mais trop « dépendante des capitaux étrangers » (Bloomfield)
La Côte d'Ivoire a obtenu une note globale de 6,3 sur 10 dans le Rapport Risque Pays 2025 présenté ce mercredi 16 avril à Abidjan, à l'occasion de la 9%u1D49 édition de la Conférence Risque Pays organisée par Bloomfield Investment Corporation. Ce score place une nouvelle fois le pays dans la catégorie des États à risque faible, c'est-à-dire des économies considérées comme favorables à l'investissement.


Commentant cette notation, Stanislas Zézé, PDG de Bloomfield Investment Corporation, a souligné la résilience d'une économie ivoirienne qui reste encore trop dépendante des capitaux étrangers. Ce, après avoir salué la capacité de l'économie à maintenir un cap de croissance soutenue, malgré un contexte régional et international parfois incertain.

« La moyenne de la croissance depuis 2021 reste à 6%. Les secteurs qui tirent le plus l'économie vers le haut en Côte d'Ivoire sont le secteur tertiaire avec 46%, le secteur secondaire avec 24%, le secteur primaire qui est en recul avec 15% », a-t-il dit.

Mais il a également souligné une vulnérabilité de fond : la dépendance excessive à l'investissement étranger et la faible implication des entreprises locales dans la création de valeur. Stanislas Zézé a également alerté sur les limites de l'industrialisation, encore concentrée sur la transformation primaire : « L'industrialisation commence à se dessiner, mais elle reste au stade de la transformation primaire. Elle commence toutefois à avoir un impact réel...».

A noter que la performance globale a été soutenue par de bons indicateurs macroéconomiques. En effet, l'évaluation de Bloomfield repose sur une série de critères structurants, dont les performances macroéconomiques (8,1/10), le climat des affaires (6,5/10), la gestion des finances publiques (6/10), la solidité du système financier (6,2/10) et le risque sociopolitique (4,5/10).

Ces notes traduisent une dynamique de croissance toujours solide, une politique budgétaire relativement bien maîtrisée, et un environnement des affaires qui s'améliore progressivement. Toutefois, la faiblesse relative de la note liée au risque sociopolitique rappelle que la stabilité reste un enjeu déterminant pour la consolidation des acquis économiques.

La balance commerciale est toujours positive, mais elle diminue parce que la Côte d'Ivoire importe plus qu'elle n'exporte. Cela commence à exercer une pression sur la monnaie. Il est donc impératif de rééquilibrer cette dynamique...Pour une économie résiliente et une performance à long terme, il est extrêmement important que la majorité de la richesse soit créée par des entreprises locales », a-t-il affirmé avec insistance."

Le rapport 2025 recommande ainsi de poursuivre les efforts structurels, notamment le renforcement du tissu entrepreneurial local, l'amélioration de la gouvernance économique, la consolidation de la stabilité sociopolitique, et une stratégie plus inclusive de partage de la richesse créée.

Avec sa note de 6,3/10, Abidjan confirme son statut de destination privilégiée pour les investisseurs, mais l'analyse de Bloomfield révèle aussi la nécessité de changements structurels profonds. L'enjeu pour les années à venir sera de convertir la performance économique en développement durable et inclusif, en misant davantage sur les forces locales.
source : financialafrik.com

A voir egalement

Publicité
Publicité