Côte d'Ivoire : en fin d'année, « la peur exagérée des sorciers peut dégénérer en paranoïa »

  • publiè le : 2022-12-24 00:10:29
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Côte d'Ivoire : en fin d'année, « la peur exagérée des sorciers peut dégénérer en paranoïa »
Question de foi En Côte d'Ivoire, une superstition héritée des croyances séculaires voudrait que la fin de l'année soit le moment privilégié par les forces du mal pour semer la désolation au sein des familles.
Prêtres et fidèles essaient de lutter contre cette superstition et ceux qui l'entretiennent.
Programmes spéciaux de prière pour la fin d'année, retraites spirituelles, etc. En Côte d'Ivoire dans les églises évangéliques et les communautés nouvelles issues du renouveau charismatique, c'est « le combat spirituel » qui est à l'ordre du jour.

Aux yeux de nombreux Ivoiriens, en effet, la fin d'année est une période dangereuse pendant laquelle opèrent les forces obscures pour ôter la vie aux plus faibles. De ce fait, au mois de décembre, une ambiance particulièrement priante se fait sentir dans le pays, principalement chez les chrétiens. « Dans notre église, nous avons chaque fin d'année un temps spécial de prière, explique Stella Bosso, évangélique. Pour nous il s'agit de prier pour ne pas être la proie du malin et demander à Dieu de nous montrer sa miséricorde pour l'année qui arrive. »

« Aucune donnée fiable »
Cette année, la jeune dame d'une trentaine ne veut pas rater ce moment, malgré les appréhensions de son époux et de sa meilleure amie. « Pour eux il s'agit de campagne mensongère qui n'a d'autres fins que de nous faire peur et nous ruiner, confie-t-elle. Mais les témoignages de personnes qui ont vécu de graves situations dont elles ont été sauvées par la prière me confortent. J'y vais aussi pour prier pour elles. »

À l'instar de Stella, de nombreux chrétiens cultivent cette superstition, qui selon Brice Kouadio, évangélique, ne se base sur « aucune donnée fiable ». « La question de cette superstition m'a fait faire des recherches sur le nombre de décès par mois dans le pays, explique-t-il. Je n'ai trouvé aucune donnée qui pourrait expliquer le fait que les gens pensent qu'on meurt plus en fin d'année que dans d'autres mois ».

« S'attacher à Jésus »
Le père Ferdinand Komenan Kouadio de l'Institut pontifical pour les missions étrangères (P.i.m.e.) est catégorique : « La période favorable des attaques du malin, c'est quand la foi défaille et chancelle, c'est quand on se laisse envahir par la peur. » De même, ajoute Désiré Gogoua, un catholique, « le Seigneur dit de veiller et prier, il n'a pas dit de le faire spécialement à la fin de l'année. Le chrétien sait que sa vie est entre les mains de Dieu à tout moment de l'année, et sur les réseaux sociaux je n'hésite pas à le souligner face à ceux qui tentent de troubler la quiétude des fidèles ».

« La peur exagérée des sorciers peut dégénérer en paranoïa », estime le prêtre en mission en Italie, auteur d'un ouvrage sur la sorcellerie. Selon lui « la peur des sorciers, très souvent est la manifestation du manque de foi. Si tu sais que le diable, comme un animal féroce est déchaîné et à tes trousses, si tu sais que tu es dans le viseur des sorciers, attache-toi à Jésus, appelle Jésus à ton aide, prends-le comme ton défenseur et ton bouclier. Sois serein. »

Guy Aimé Eblotié
source : la-croix.com

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