Le FPI coupé en deux: Le bras de fer entre Affi et Sangaré fait rage

  • publiè le : 2015-03-25 06:12:39
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Le FPI coupé en deux: Le bras de fer entre Affi et Sangaré fait rage
Tout a commencé le 5 mars, avec la réunion secrète des cadres les plus proches de l'ancien président ivoirien.
Rassemblés dans une maison d'Abidjan, ils proclament la suspension de Pascal Affi N'Guessan, en assurant avoir réuni les deux tiers des délégués pour les soutenir dans cette démarche. Une information impossible à confirmer par les journalistes car c'est à travers un communiqué qu'ils apprennent la nouvelle : contrairement aux habitudes, les cadres du FPI n'ont pas convié les médias, affirmant avoir eu peur d'une intervention des forces de l'ordre.

Dans ce texte, ils justifient leur acte en dénonçant son « attitude de défiance » et le fait qu'il contrevienne aux textes régissant la formation politique. Ils déplorent le maintien d'un représentant du FPI au sein de la Commission électorale indépendante (CEI) contre l'avis du comité central, ou encore le report du congrès prévu en décembre 2014. Le recours en justice de Pascal Affi N'Guessan sur cette question est pour eux une « intrusion inacceptable de la justice ivoirienne dans les affaires internes du parti ». Ce qu'ils considèrent comme des « décisions unilatérales » sont ainsi « des faits constitutifs de défaillances caractérisées », selon eux.
C'est l'ancien ministre Abou Drahamane Sangaré que le groupe considère désormais comme le président par intérim du parti. C'est d'ailleurs à son domicile que s'est tenue la réunion des partis de l'opposition deux semaines plus tard. Ce très proche de Laurent Gbagbo incarne la lutte pour la présidence officielle du parti par l'ex-chef d'Etat lui-même. Car ce que le communiqué du 5 mars ne dit pas, c'est la raison profonde de la division du FPI. Pascal Affi N'Guessan, candidat à sa propre succession mais surtout chef de file dans le dialogue politique avec le gouvernement, affronte depuis quelques mois une fronde venant des fidèles de l'ancien président.
Le fait que leur leader soit en prison à La Haye, dans l'attente de son procès devant la Cour pénale internationale, ne semble pas les impressionner : pour eux, il est le seul à pouvoir « sauver » le parti. La rencontre du mercredi 18 mars avec les représentants de petits partis politiques et des quatre « frondeurs » du PDCI pourrait en marquer le premier pas. A la sortie, c'est Mamadou Koulibaly, le chef du LIDER et ancien président de l'Assemblée nationale qui a confirmé la coalition de ces partis, qui ont mis en place un « plan de bataille pour l'échéance électorale de 2015 ». Ils signeront une charte « avant la fin du mois » qui exigera plusieurs modifications dans l'organisation de l'élection présidentielle prévue en octobre prochain, comme la composition de la CEI par exemple. Si, pour l'instant, il s'agit d'une simple plate-forme, ces partis n'excluent pas de penser à une candidature unique de ce large front d'opposition pour faire face à Alassane Ouattara.
Il faudra pour cela instaurer un cadre de discussions avec l'Etat, une initiative pour l'instant entre les mains de Pascal Affi N'Guessan. Le président du FPI assure lui aussi avoir la majorité du parti derrière lui, et envisage de recourir une nouvelle fois à la justice. Il promet d'aller bientôt aux Pays-Bas rendre visite à Laurent Gbagbo, pour lui dire « comment certains camarades instrumentalisent son nom pour la présidence du parti ».
Maureen Grisot

Le Monde

Le titre est de la rédaction
avec imatin

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