On a frôlé la dissolution du gouvernement / Duncan en sursis:Thierry Tanoh au Palais en attendant la Primature...

  • publiè le : 2014-09-18 16:00:21
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On a frôlé la dissolution du gouvernement / Duncan en sursis:Thierry Tanoh au Palais en attendant la Primature...
Amadou Gon Coulibaly (au milieu) s'est vu attribuer deux nouveaux adjoints (Thierry TANOH à gauche et Philippe SEREY-EIFFEL à droite) depuis le vendredi 12 septembre 2014 (Ph. DR)
L'attente n'a pas duré longtemps pour Thierry Tanoh. Certains milieux informés le donnaient comme prochain Ambassadeur ivoirien à Washington. Le voici désormais Secrétaire général adjoint du Gouvernement, avec rang de ministre. Avec Serey Eiffel activiste de l'hyperprésidence, et sous la direction du ministre d'Etat Secrétaire Général de la Présidence, Thierry Tanoh supervisera les dossiers de la Présidence et ceux du gouvernement. Les mêmes milieux "informés" qui semblaient alors prêcher le faux pour éloigner-et le protégerdu vrai (entrée dans le cabinet du Président de la République au lieu d'une ambassade ou institution internationale) assurent déjà que Thierry Tanoh sera le prochain Premier ministre de Côte d'Ivoire. Selon eux, il a été nommé pour faire ses classes à la Présidence et ainsi ajouter cette nouvelle expérience à son CV déjà bien fourni. Ils ajoutent que n'eut été cette exigence que le chef de l'Etat s'est imposé, le gouvernement aurait été remanié ces derniers temps avec le remplacement du Premier ministre Daniel Kablan Duncan par Thierry Tanoh déjà cité à plusieurs reprises par la presse ivoirienne, comme possible ministre de l'Economie. Mais alors quid de l'équation Pdci et de l'alliance RHDP dans un schéma d'éviction de la Primature d'un vice-président du Pdci. Réponse d'un sachant du Pdci : "Ouattara connaît Thierry et suis sa carrière depuis longtemps. Il l'a toujours protégé et encouragé, mais il sait aussi que le nouveau SG adjoint est le filleul, tout comme Jean- Louis Billon, du couple Bédié. Le père de Thierry Tanoh a été condisciple de Bédié à Poitiers, en France. Le président du Pdci n'est pas étranger à ce qui se passe. Il est dans le coup. Thierry Tanoh est un technocrate apolitique mais si on devrait lui trouver une attache politique ce serait ce Pdci d'Houphouët que Bédié et Ouattara tentent de reconstituer. Donc même s'il n'est pas un militant, un encarté, le choix futur de Thierry Tanoh à la Primature peut valablement convenir au Pdci ". Au RDR, le souci du chef de l'Etat de valoriser des cadres nouveaux et des compétences avérées, est mis en avant pour expliquer ce choix, et rappeler comme l'IA l'avait déjà écrit que lors de la bataille pour la présidence d'Ecobank, le président Ouattara avait joint ses homologues Goodluck Jonathan et Jacob Zuma pour plaider déjà la cause de l'Ivoirien Thierry Tanoh. "En dehors du personnel politique classique et des cadres qui, à ses côtés ont fait preuve de loyauté, de détermination et d'audace dans le combat pour la démocratie et la lutte contre l'exclusion dans notre pays, à l'image d'Amadou Gon et d'Hamed Bakayoko, le chef de l'Etat fait aussi (-et beaucoup trop même, selon des militants professionnels) l'option de la promotion de non militants actifs comme Bruno Koné, Roger Kacou, Jean-Claude Brou, Abdourahmane Cissé, au sein du gouvernement ou en dehors. Beaucoup de cadres connus moins pour leur activisme politique que leur compétence professionnelle, sont nommés par le Président. Le père du gouvernement de technocrates en 90 sous Houphouët est dans son élément", analyse un conseiller présidentiel joint par l'IA. Interrogé sur Serey Eiffel, l'interlocuteur de l'IA assure que l'ex-conseiller spécial, patron des conseillers et du pool économique et investissement à la Présidence, est dans son rôle. "Il est totalement Ivoirien, avant même sa naturalisation. C'est un fils du pays qui sert la Côte d'Ivoire avec dévouement et engagement. En sa qualité de SG adjoint de la Présidence, et avec Amadou Gon, il peut plus aisément interagir avec les ministres. Certains le trouvaient envahissant en tant que conseiller. Désormais, ils n'auront plus d'excuses", estime notre conseiller présidentiel qui rappelle l'épisode de la colère de Guillaume Soro lorsqu'il était encore à la Primature. Agacé des réunions avec des ministres convoqués par Serey Eiffel à la Présidence à son insu, Guillaume Soro avait fait une lettre pour intimer l'ordre aux membres de son gouvernement de ne plus assister à ces réunions sans son autorisation. "Il sera désormais difficile d'empêcher le SGA d'avoir la tentation de propriétaire de tous les dossiers, agissant par délégation (comme les membres du gouvernement) au nom du Président de la République", ironise le même conseiller. La grande question qui brûle les lèvres de plusieurs observateurs est celle-ci: avec ces deux nominations quel est désormais le poids du tout-puissant Amadou Gon? Celles-ci ont-elles été faites avec son gré (ou à l'insu de son plein gré pour emprunter une expression chiraquienne) ? Plusieurs interlocuteurs interrogés assurent qu'il n'y a aucun nuage entre le chef de l'Etat et son homme de confiance. Ils ajoutent que le président Ouattara aurait fait ses nominations à contrecoeur sur insistance du ministre d'Etat. Selon cette présentation des faits, la nomination concomitante de deux nouveaux adjoints est le témoignage du très grand travail qu'Amadou Gon abattait tout seul. "Le succès de son opération du coeur pour laquelle il avait rendu un émouvant hommage au couple présidentiel lors de la tournée au nord, ne doit pas nous faire oublier qu'il doit se ménager", témoigne un habitué du Palais. D'autres commentateurs préfèrent mettre en avant les récentes réserves des institutions de Bretton Woods sur la conduite du PPU (Programme Présidentiel d'Urgence). Formaté Bretton Woods en sa qualité d'ancien de la Banque Mondiale, Thierry Tanoh devrait, selon eux, aider à mettre davantage d'orthodoxie et de transparence dans la gestion des projets présidentiels et gouvernementaux. Expertcomptable, financier, banquier et économiste, Thierry Tanoh bénéficiera de l'appui appréciable des ingénieurs nourris d'expériences et d'une grande connaissance de l'environnement socio-politique que sont Amadou Gon et Serey Eiffel. Personne n'ose donc parler de disgrâce, préférant même prédire que cette situation pourrait aideret enfin pousser- Amadou Gon à lâcher la bride dans la vraie-fausse guerre de succession au président de la République. "Si on parle d'une guerre Soro-Bakayoko, c'est en réalité parce qu'Amadou Gon donnait l'impression d'avoir laissé le terrain, et de n'être par rien d'autre. Lui c'est le choix 1er du chef. Il va prendre sa place pour mettre fin à cette vraie fausse querelle. Amadou Gon n'est pas en disgrâce et le fait que le communiqué relatif à la nomination de ses collaborateurs n'ait pas été lu par lui, ne signifie pas qu'il est en déphasage avec le processus", a tranché le conseiller précédemment cité. Que conclure ou retenir? Nous avons: -une hyperprésidence renforcée avec un « Premier ministrable » en stage dont les pas et gestes seront observés à la loupe, -un Amadou Gon Coulibaly pas du tout affaibli, ni hors-jeu malgré les rumeurs persistantes de disgrâce, -Un gouvernement en sursis mais toujours bien en place et opérationnel jusqu'à nouvel ordre, -une présence de plus en plus renforcée de technocrates non militants et non encartés dans le staff présidentiel (vous pouvez être nommés à de hauts postes sans forcément militer dans un parti politique), -un clin d'oeil au Pdci, et un pied de nez aux soupçons de rattrapage avec ces nominations à des postes stratégiques de citoyens ivoiriens non originaires du nord.
Charles Kouassi

L'intelligent d'Abidjan

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