Interview / Jack Delly :Voici pourquoi les artistes meurent beaucoup

  • publiè le : 2015-03-16 03:50:14
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Interview / Jack Delly :Voici pourquoi les artistes meurent beaucoup
Candidat déclaré à la Présidence du Conseil d'Administration (PCA) du Bureau ivoirien de droit d'auteur (Burida), Jack Delly annonce déjà les couleurs avant même l'annonce officielle de la tenue de l'Assemblée générale de cette structure. Ancien bras droit de Gadji Céli, l'ex- PCA de l'institution, Jack Delly se retrouve au centre d'une polémique. Nous l'avons rencontré pour vous.
Nous avons appris que vous lorgnez le poste de PCA du Burida avant même la tenue de l'Assemblée générale ?
Justement ! Il est question que très bientôt, les artistes partiront à leur congrès pour élire le nouveau PCA et tous les représentants des organes dirigeants du Burida, les membres du conseil d'administration, ceux de l'Assemblée générale et par ricochet, le Directeur général. Je suis donc candidat au poste de PCA du Burida, comme vous venez de le mentionner.
Que comptez-vous apporter de neuf dans le quotidien des artistes, une fois, élu ?
Je vais d'abord faire en sorte que le fonctionnement du Burida soit accessible à tous les artistes de Côte d'Ivoire. Je ferai en sorte que s'estompent les suspicions à l'égard des différents dirigeants du Burida, des médisances entre les artistes et que cessent également l'émoi que créent des informations souvent fausses qu'on fait circuler dans le milieu des artistes. Je veux mettre fin aux coups bas et aux médisances. A toutes ces calomnies, les uns contre les autres afin que tous les artistes de Côte d'Ivoire travaillent dans une ambiance sereine. Deuxièmement, il y a des artistes-interprètes qu'on appelle "exécutants''. La loi du 25 juillet 1996 les prend en compte. Ce sont les acteurs, les chanteurs, les musiciens, les danseurs. Malheureusement, beaucoup parmi eux ne le savent pas. Il faut faire en sorte que tout ce monde soit pleinement inscrit au Burida. Et pour y parvenir, il faut un travail de communication. Il faut par exemple que tous ces comédiens s'inscrivent au Burida parce qu'ils bénéficient de ce qu'on appelle les droits voisins. Dès ma prise de fonction, je compte mettre en place une Maison des droits voisins comme l'Adami, en France. C'est-à-dire qu'une fois qu'on se rendra compte au sein du Conseil d'administration du Burida de l'autonomie financière des droits voisins des interprètes, ensemble, nous allons mettre en place, à travers les législateurs ivoiriens, des dispositions pratiques. Il faut que ce projet voie le jour pour le grand bonheur de tous. Troisièmement, regardez le secteur de la production, il est sinistré aujourd'hui, il n'y a plus de producteur. Il n'y a non plus pas de productions aujourd'hui, parce qu'il y a la piraterie. Or, le problème des producteurs est réglé par la Copie privée. La copie privée qu'est ce que c'est ? C'est une taxe de 10% qu'on prélève sur tous les supports vierges qui rentrent en Côte d'Ivoire. Cette manne financière est repartie comme suit : 50% aux auteurs-compositeurs, 25% aux artistes-interprètes et 25% également aux producteurs. Je viens d'apprendre que le ministre Maurice Bandaman a annoncé lors de l'entrée culturelle de l'Insaac, que le décret concernant l'application en Côte d'Ivoire de la copie privée sera signé en ce mois mars. Je félicite donc le ministre et le Président de la République pour avoir pensé aux artistes. C'est une très bonne chose parce que c'est un combat pour lequel je me bats depuis 15 ans.
Vous avez travaillé au sein de l'ancien Conseil d'administration du Burida alors, présidé par Gadji Céli. Si aujourd'hui, l'annonce de votre candidature au poste de PCA est saluée par les uns, elle est toutefois décriée par les autres qui sont pour la plupart les détracteurs de l'ancien PCA? Qu'en pensez-vous ?
D'abord, je voudrais vous dire que le président Gadji est un artiste émérite qui jouit d'un grand respect et d'un amour profond de la part des artistes de Côte d'Ivoire. Mieux, la gestion de Gadji Céli à la tête du Burida se traduit éloquemment par les déclarations du ministre de la Culture, Maurice Bandaman, lui-même qui a dit ceci, de retour de Paris ; «J'ai vérifié, Gadji Céli n'a pas volé d'argent ». A partir de ce moment, je ne sais plus quel reproche on veut faire à Gadji Céli et à son conseil d'administration ? Si le ministre de tutelle qui a accès à toutes les informations estime que Gadji Céli n'a pas volé l'argent, comment est-ce que des membres dudit Conseil d'administration peuvent- ils le faire ? Deuxièmement, je pense que le président Gadji Céli a fait un bon travail. Le président Gadji Céli est humainement accessible. Tous les matins, les artistes étaient chez lui, et il réglait le problème personnel des uns et des autres. Je dis bien chaque matin et durant toute la journée. Et en plus, nul ne peut douter de son intégrité morale. J'estime d'ailleurs que pour les artistes de Côte d'Ivoire, il a fait un don de soi, au détriment de sa famille biologique, ce qui a quelque fois provoqué des frictions au sein de sa propre famille. Je lui rends donc hommage à travers ces propos.
Il y a de plus en plus de décès qui frappent le milieu des artistes à cause des conditions de précarité qui y règne. Si vous êtes élu, comment compterez-vous combattre cette situation ?
C'est justement le manque d'accessibilité aux informations concernant le Burida qui crée cette hécatombe. Dans les dispositions de loi concernant le bon fonctionnement du Burida, il y a un alinéa qui dit qu'il y a des fonds disponibles qui doivent servir au volet social du Burida et à la promotion culturelle des artistes de Côte d'Ivoire. C'est la loi qui le dit donc logiquement. On ne peut pas voir mourir les artistes de Côte d'Ivoire. Si de façon générale, les artistes étaient informés de ces droits, je crois que tout cela ne serait pas arrivé. Et c'est ce que moi, Jack Delly si je suis élu, je vais combattre. Je vais faire en sorte que s'éloignent du monde des artistes, la pauvreté et la précarité. Or, pour y parvenir, il faut bien leur expliquer leur droit.
Quel commentaire faites-vous de la gestion du comité provisoire de gestion qui est à la tête du Burida depuis plus de 3 ans ?
Je ne connais pas la feuille de route assignée au Comité provisoire de gestion du Burida. Donc, objectivement, je ne peux pas apporter de jugement de valeur. Ce sont des frères artistes comme moi qui font le travail qui leur a été assigné par Monsieur le ministre. C'est donc le ministre qui viendra rendre compte de la gestion de son comité provisoire qu'il a mis en place. Objectivement et en tant que responsable sérieux, je ne peux donc pas porter de jugement de valeur sur ce comité.
Afrikipresse

L'Intelligent D'Abidjan

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