VAR Kaba Nialé : « Quand vous nommez les parents et les partisans, ça donne une économie sans contrôle »

  • publiè le : 2024-04-26 09:47:02
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VAR Kaba Nialé : « Quand vous nommez les parents et les partisans, ça donne une économie sans contrôle »
Lors de l'émission « Au coeur du débat » de la Radiotélédiffusion ivoirienne (RTI) en 2010, Kaba Nialé, une figure éminente du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a mis en lumière les dangers du népotisme et du favoritisme dans la gestion économique. Ses paroles résonnent encore aujourd'hui dans un contexte où la gouvernance éthique et transparente reste un défi majeur pour de nombreux pays.


« Je voulais réagir à la question du tribalisme. C'est grave à plusieurs égards. D'abord ce n'est pas les plus méritants. Vous ne pouvez pas faire évoluer une société, une économie sur la base de connaissances, des frères. Il faut des ressorts pour amener les gens à donner le mieux d'eux-mêmes. Quand j'étais à l'école, j'étais préoccupée par être la première. Je voulais être devant », a déclaré Kaba Nialé dans le débat télévisé où elle était avec Pierre Séka du RHDP face à Mamadou Koulibaly et paix à son âme Atteby Williams tous deux membres de La majorité présidentielle (LMP) proche de Laurent Gbagbo.

« Lorsque vous mettez les frères, les cousins, les parents et les partisans aux postes à responsabilité, qu'est-ce que cela donne ? Une économie sans contrôle, une économie où on ne rappelle pas à l'ordre, une économie où il n'y a aucune régularité, c'est les mêmes qui s'enrichissent et cela crée des déséquilibres de toutes sortes qui n'est pas de nature à renforcer l'Etat de droit », a-t-elle ajouté par la suite.

Cette affirmation résume de manière succincte les conséquences néfastes de la nomination de personnes non pas sur la base du mérite, mais plutôt en fonction de leurs affiliations familiales ou politiques. Elle souligne ainsi le risque d'une économie où les privilèges sont accordés sans discernement, où la compétence et l'intégrité sont reléguées au second plan.

Pourtant, malgré ces avertissements clairs, il est regrettable de constater que dans de nombreux contextes politiques, les pratiques de favoritisme et de népotisme persistent. En Côte d'Ivoire, par exemple, les critiques récentes mettent en lumière des cas où des liens familiaux ou régionaux semblent influencer les décisions de nomination et de promotion.

Le défi du « rattrapage ethnique »
Le concept de « rattrapage ethnique », invoqué pour justifier ces pratiques, soulève des questions fondamentales sur l'équité et la justice sociale. Alors que la volonté de corriger les déséquilibres historiques est louable, il est essentiel que de telles initiatives ne conduisent pas à la perpétuation de nouvelles formes de discrimination ou d'injustice.

Selon Gaha Bi Loùkou, Tata Kôkôtré et d'Océane Silué, auteurs du livre Côte le travail « rattrapage ethnique » sous Alassane Ouattara la promotion quasi exclusive des Ivoiriens originaires du nord de la Côte d'Ivoire aux fonctions dans l'administration ivoirienne et dans la chaîne de commandement dans les institutions civiles, militaires et de sécurité a été justifiée par le chef de l'état ivoirien comme une mesure de justice sociale qu'il a lui-même qualifiée de « simple rattrapage », les nordistes, ses frères, ayant été exclus, selon lui des nominations sous le président Laurent Gbagbo.

« De nombreux parents de personnalités politiques profitent de leur réseau familial au sein de l'appareil d'Etat pour prospérer dans le privé. Des pratiques aux antipodes de l'image que souhaite véhiculer Alassane Ouattara, ancien haut fonctionnaire du FMI », a relevé pour sa part le média Mediapart dans un billet publié le 18 juin 2019.

Les mots de Kaba Nialé résonnent comme un appel à l'action pour tous les dirigeants et décideurs politiques. En adoptant des pratiques de gouvernance basées sur l'intégrité et le mérite, nous pouvons espérer construire un avenir où l'égalité des chances et la justice prévalent, et où une économie véritablement contrôlée peut prospérer.

Prince Beganssou
source : afriksoir.net

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